Suite aux démarches des anciens pour intégrer l’ONG française LACIM, des blancs sont arrivés chez nous, les plus jeunes n’en avaient jamais vus et les plus petits en avaient peur.
Dans mon village il y a une école primaire, où vont trois de mes enfants, une partie des fournitures scolaires sont payées par LACIM, malheureusement entre les grèves qui ont duré des mois et les fermetures à cause du covid, leur scolarité a été bien amputée. Ma plus grande fille a dû partir à Massantola à l’âge de 14 ans, comme employée de maison : elle devait gagner un peu d’argent pour acheter son trousseau, son père avait décidé de la marier l’année suivante. Elle aurait voulu poursuive des études pour être secrétaire, mais cela n’a pas été possible à l’époque. En effet pour se rendre au collège il faut pouvoir faire le déplacement tous les jours où avoir de la famille en ville pour se loger. Nous n’avons pas la possibilité de financer une mobylette pour faire la piste 2 fois par jour jusqu’au collège, notre village et trop isolé, et j’aurais peur de laisser ma fille seule sur la route.
Maintenant que j’ai pu suivre les cours d’alphabétisation mis en place par GAE Sahel et financés par LACIM, je comprends l’importance de l’instruction.